3 nouveaux sites Internet pour SOLOSAR !

Interview de Patrick ASIMUS, DG de SOLOSAR :

 

Vous venez de créer 3 sites web distincts pour le Cameroun, la Côte d’Ivoire et le Sénégal. Pourquoi cette démarche ?

D’abord, il convient de rappeler que SOLOSAR conçoit, fabrique et distribue depuis 43 ans des glissières de sécurité destinées à tous les types de chaussées : accotement, TPC et ouvrages d’art.

Nous sommes présents en Afrique de l’Ouest et Centrale depuis 2007 et le groupe Heintzmann auquel SOLOSAR appartient a depuis plus de 50 ans une usine et des équipes en Afrique du Sud. Nous connaissons donc bien ces pays pour y collaborer de longue date.

Au-delà de nouer des partenariats pérennes et d’y faire des affaires, nous sommes observateurs de la mortalité routière récurrente sur ce continent : 26 décès par 100 000 habitants (source OMS). Ce chiffre est trois fois plus élevé qu'en Europe.

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que les accidents de la route constitueront la 5ème cause de mortalité d’ici 2030, avec une disparité accrue entre les taux des pays développés et ceux des pays en voie de développement. Comme en Europe, cette situation est intolérable et il convient d’agir.

Comme l’infrastructure routière est en plein développement en Afrique, les routes sont indéniablement un facteur de développement économique et touristique, mais cet atout ne doit pas se faire au détriment de la sécurité des usagers. Il est donc nécessaire de traiter cette problématique prioritairement.

En revanche, les fournitures, les contrôles et le contenu technique des appels d’offres ne sont pas exempts de reproches. C’est pour cela que SOLOSAR a décidé de fournir des informations objectives et vérifiables au travers de ces sites web dédiés aux 3 pays où nous travaillons le plus. L’objectif étant d’accroître par le biais d’informations techniques le niveau de sécurité aux usagers de la route.

 

Comment comptez-vous contribuer à l’amélioration de la sécurité routière ?

En Europe, l’information technique (normes, schémas, etc.) est accessible aisément. En revanche, en Afrique, certains cahiers des charges datent des années 1960 et doivent évoluer afin que le pays qui les utilisent puisse bénéficier des dernières versions des normes et des technologies les plus actuelles.

SOLOSAR est membre de deux syndicats des équipements routiers et de commissions techniques sur les dispositifs de retenue routiers. Elle peut donc communiquer de l’information sur ses sites et fournir également des formations techniques et normatives sur mesures. Nous avons d’ailleurs remarqué lors de nos différentes visites que les acteurs locaux étaient très intéressés par ces questions.  

 

SOLOSAR est membre de deux syndicats des équipements routiers

 

Nous voulons à notre modeste niveau contribué à un transfert de savoir technologique pour que les pays africains concernés puissent définir le niveau de sécurité minimum, le mettre en place, veuillez à son maintien et prévenir des contrefaçons.

 

Alors il suffirait de rattraper ce retard technologique pour améliorer la situation en Afrique ?

Non, malheureusement ce n’est pas aussi simple. Il convient de tenir compte des spécificités locales, comme en Europe, et notamment du type de véhicules utilisés, des enfants qui jouent aux abords des routes et des nombreux marchés qui les jouxtent pour donner quelques exemples… De plus, la nature des sols tantôt très durs, tantôt très mous, doit être prise en compte. De plus, comme partout, les piétons ou les cyclistes payent un lourd tribut. Il existe pourtant des solutions dont le bénéfice/coût est immense.

 

 Centre-ville de Yaoundé, Cameroun

Quels seraient selon vous les pistes d’amélioration liées au choix des dispositifs de retenue en Afrique ?

Il est vital de définir un niveau de performance minimal pour retenir des véhicules légers et des poids-lourds. Trop de glissières ne sont pas adaptées aux grumiers par exemple qui sont souvent en surcharge. Par ailleurs, une attention particulière doit être apportée dans le choix des dispositifs sur ouvrage d’art. L’emploi systématisé de glissières béton est à proscrire dans certaines configurations. Nous considérons que c’est la chaussée qui détermine le dispositif de retenue adapté et non le contraire.

Il va sans dire que ces produits doivent être certifiés et les usines où ils sont produits doivent faire l’objet d’audits annuels pour vérifier la qualité des matières, la continuité de performance et la sincérité des approvisionnements. Il faut cesser la mise en place de produits contrefaits non certifiés à minima afin de ne pas faire courir de risques aux usagers de la route.

Enfin, trop peu de place est laissée à la maintenance. Si un budget de 100 est disponible, il convient de laisser 20 à 30 pour la maintenance. Le calcul de durée de vie intégrant le coût de la maintenance n’est quasiment jamais pris en compte.

SOLOSAR est certifiée NF par l’ASCQUER et CE et fait l’objet de contrôles périodiques dans la constance de la performance des produits fabriqués sous ces deux types de certifications. Ces certifications sont coûteuses pour le fabricant, mais sont le garant d’une qualité et d’une performance à minima sur les routes du monde.

 

SOLOSAR est certifiée NF par l’ASCQUER et CE

 

Quelle sont les parties prenantes dans cette lutte contre l’insécurité routière ?

Il y a principalement 5 acteurs qui ont un rôle déterminant dans la qualité du projet routier. Le bailleur de fonds finançant le projet peut prescrire dans son appel d’offres, assisté du maître d’ouvrage, propriétaire de la chaussée, le niveau de sécurité exigé.

Ensuite, la société de travaux publics et ses sous-traitants qui réaliseront la pose des équipements de sécurité routière. Le fabricant retenu par la société de TP doit être reconnu et fournir des dispositifs de retenus certifiés selon les termes du CCTP.

Enfin, la mission de contrôle a pour but de contrôler l’adéquation entre le CCTP d’origine et ce qui est réalisé sur la chaussée de manière indépendante et objective.

Comme vous le voyez, si un de ces acteurs failli à sa mission, c’est toute la chaîne qui sera impactée. Tous les acteurs des chantiers routiers doivent être impliqués à l’amélioration de la sécurité routière !